Apnée cognitive prolongée suite à une panne de ChatGPT
A mesure qu’on délègue des fonctions que nous exercions par nous-mêmes (la mémoire, l’orientation, etc.), on se sent souvent désemparé lorsqu’on n'a pas sous la main la prothèse numérique nous permettant d’opérer normalement :
• Comment me repérer sans mon GPS ?
• Quel était le numéro de téléphone mon conjoint ? (Plus de 50% des personnes ne le connaissent plus par coeur)
Depuis un an et demi, un nombre croissant de personnes deviennent dépendants de l’IA générative pour penser, élaborer des raisonnements, travailler, etc.
Cette panne de ChatGPT appelle à prendre conscience de notre vulnérabilité quand nous externalisons des aptitudes de plus en plus essentielles à des plateformes ou à nos smartphones.
Le gain parfois incontestable d’efficience qu’ils permettent a pour corollaire une dépendance progressive qui nous devrait nous inviter à être prudents et à cultiver une certaine autonomie, à l’heure où la machine semble pouvoir tout résoudre à notre place.
Résister à la tentation d’obtenir une réponse en un clic requiert certes des efforts et un certain courage, mais peut être un investissement gagnant sur le long terme.
Pourquoi ne pas commencer par :
• Retenir le numéro de téléphone des 10 personnes que nous appelons le plus souvent et s’efforcer à le composer manuellement à chaque fois (coût : 4 secondes au lieu d’1)
• Calculer soi-mêmes au quotidien tout ce qui n’implique pas d’intégrales ou d’opérations trop complexes (qui sont assez rares de toute façon !)
• Repérer son itinéraire avant de sortir de chez soi. Demander à quelqu’un dans la rue si on s’est perdu.
• Ne pas céder à la tentation de ChatGPT pour un oui ou pour un nom. Faire au moins l’effort d’esquisser une réponse par nous-mêmes avant de lui demander son avis.
Avez-vous d’autres idées de gymnastique mentale pour conserver un certain degré d’autonomie et ne pas devenir entièrement dépendant ?