Reprendre le contrôle au niveau local
Bien sûr, l’idéal serait de réguler la tech au niveau global. Mais en attendant que l’ONU réussise à le faire de manière effective, il est possible d’agir à tous les échelons. Même localement.
Oui, des politiques au niveau municipal peuvent être mises en œuvre pour aider les citoyens à reprendre le contrôle.
Voici trois exemples très divers :
A Seine-Port, village de Seine-et-Marne, une charte communale a été adoptée par référendum le mois dernier “pour un bon usage des écrans”. L’usage du smartphone est interdit devant les commerces, les écoles ou en marchant dans la rue. Les parents sont incités à bannir les écrans dans les chambres ou pendant les repas.
A New York, le maire Eric Adams a déclaré il y a quelques semaines : “On ne peut pas laisser la big tech monétiser la vie privée de nos enfants et compromettre leur santé mentale”. Il décrit les réseaux sociaux comme une “toxine environnementale”, en grande partie responsable du déclin massif de la santé mentale des jeunes new-yorkais, même si les mesures qui accompagnent ces propos ont l'air d'être surtout prises au niveau de l'État de NY.
San Francisco a beau être le terrain de jeu et d’expérimentation de nombreux géants de la tech, la municipalité a été capable de tordre le bras à ces derniers et de protéger ses citoyens en faisant respecter ses propres règles :
En 2019, elle a été une des premières villes à bannir la reconnaissance faciale dans l’espace public.
La même année, elle obligeait tous les magasins à accepter l’argent liquide comme moyen de paiement, faisant face à des géants comme Amazon Go (les magasins physiques du géant de l’e-commerce). Une démarche visant notamment à garantir l’accès aux services à ceux qui n’ont pas de téléphone ou carte de crédit.
Certes, il y a beaucoup de déclaratif là-dedans. Mais l'échelon local, c’est aussi celui qui est le plus proche des gens et qui leur parle le plus. Ça ne vaut bien sûr pas un RGPD, un DMA ou un DSA de l’UE, mais ça a au minimum l’intérêt de marquer les esprits.